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Ideal Parent Figures Method (IPF)

Brown, Elliot et ses collègues de Harvard ont développé la méthode clinique la plus complète pour augmenter la sécurité de l'attachement, nommée Ideal Parent Figures Method (IPF, Méthode de Figures Parentales Idéales).

Elle consiste en un protocole d’imagerie semi-structuré guidé par le thérapeute qui conduit le patient à travers des expériences d'attachement sécure. Celui-ci se visualise en tant qu’enfant en compagnie des figures parentales imaginaires qui expriment à son égard cinq qualités particulières et ce tout au long de plusieurs scènes consécutives. Ces cinq qualités ont été soigneusement choisies dans la littérature de l’attachement, notamment dans les résultats des larges études longitudinales précédemment discutées, car il a été démontré qu’il s’agit de qualités fondamentales d’un parentage menant le plus souvent à la constitution d’un attachement sécure chez l’enfant (Ainsworth, 1985; Sroufe et al., 2010; Vaughn, Bost, & van Ijzendoorn, 2008).

Ces qualités sont : la sécurité et la protection, l’accordage, l’apaisement, l'expression de la joie vis-à-vis de l'enfant et la promotion d'une estime de soi forte et unique (Ainsworth, 1985; Bowlby, 1983; Brown, 2013; Brown & Elliot, 2016; Harford, 2010; Sroufe et al., 2010).

Dans l’application de la méthode, l’imagerie varie légèrement selon la classification d’attachement du patient au début de la thérapie. Les patients sont encouragés à modeler ces figures parentales imaginaires selon l’image de personnages de la littérature, de films, de l’histoire etc. qui manifestent les qualités susmentionnées. Dans des cas particuliers, il peut s’agir de personnes de la vie réelle qui ont montré ces qualités envers le patient, pouvant ainsi être utilisées comme modèle pour les parents imaginaires (Brown, 2013; Brown & Elliot, 2016; Harford, 2010).

 

La méthode IPF vise directement à une reconfiguration positive des « modèles internes operants » (MIO) chez le patient et à l’augmentation de la sécurité de l’attachement et le développement d’autres capacités de base telle que la régulation émotionnelle. D’une certaine façon, l’IPF offre au patient une nouvelle opportunité pour revivre des épisodes clés de son développement dans une situation beaucoup plus favorable, ce qui ouvre la porte à un résultat différent.

Reprenons un exemple déjà évoqué dans ce mémoire : alors que lors de sa véritable enfance un sujet peut avoir eu l’expérience de négligence de la part de ses parents face à ses besoins émotionnels d’apaisement, donc empêchant le développement de sa capacité neuro-psychologique d’inhibition des émotions débordantes, au contraire pendant les séances d’IPF le sujet a l’opportunité de vivre l’expérience d’être un enfant apaisé pendant ses crises émotionnelles par des parents sensibles et bienveillants. Comme dans l’enfance véritable, la répétition imaginaire d’une telle expérience d’apaisement produit une internalisation du comportement d’inhibition et devient le prototype de la régulation émotionnelle (Brown, 2013; Brown & Elliot, 2016; Harford, 2010; Kinniburgh et al., 2005; Parnell, 2013; Schore, 2001).

 

Une particularité de cette méthode est qu’elle est souvent enregistrée en version audio par le clinicien et donnée au patient pour une écoute quotidienne à la maison. L’enregistrement audio peut aussi être utilisé comme méthode de « coping » lors d’épisodes déséquilibrants de la vie quotidienne. De cette façon, la méthode IPF augmente son efficacité par le biais de la répétition quotidienne (Brown, 2013). Les cliniciens qui ont utilisé cette méthode avec réussite clinique sont nombreux (Harford, 2010). Un livre/manuel détaillé de la méthode vient d’être publié (Brown & Elliot, 2016), et des formations à l’IPF sont actuellement offertes par Brown et Elliot à l’échelle internationale.

Texte extrait du Mémoire de master 2 Psychologie clinique – parcours psychothérapies de Frédérico Parra

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